Ce que fait le Réseau pour lutter contre la fragilisation
LE TEMPS D’AGIR
Le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées croit que la prévalence de la fragilisation au Canada impose un virage dans le système de santé, qui doit cesser de mettre l’accent sur une affection à la fois. Il nous faut faire un dépistage chez toutes les personnes âgées qui correspondent à certains seuils (âge ou démographie) dès qu’elles intègrent le système de santé.
Des outils pour évaluer la fragilité sont aisément accessibles et devraient être incorporés aux soins de santé courants. Qui plus est, les outils couramment utilisés pour mesurer la fragilisation permettent également de déterminer quels traitements sont indiqués, aidant ainsi les professionnels de la santé à personnaliser les interventions à l’intention des personnes âgées présentant un risque plus élevé de perte fonctionnelle accélérée, d’hospitalisation, d’institutionnalisation, de chute, de délire ou de décès, à prévenir ou ralentir considérablement la détérioration de la santé, et à éviter les interventions inutiles ou indésirables dans le but d’améliorer les soins en fin de vie. Cette façon de faire contribue à l’atteinte de l’objectif des personnes âgées, soit continuer de vivre chez elles, dans leur collectivité, et rester le plus fonctionnelles possible, le plus longtemps possible. Reconnaître la façon dont la fragilisation influe sur l’espérance de vie permet de mieux intégrer les objectifs de soins dans les options de traitements.
Chaque contexte de soins du réseau de la santé nécessitera ses propres stratégies et outils d’évaluation de la fragilisation, puisque les outils à utiliser en soins primaires, p. ex., diffèrent souvent de ceux qui conviennent mieux aux soins de longue durée, aux soins de courte durée ou aux soins intensifs. D’autre part, il faudra se pencher sur les implications sociétales, éthiques et juridiques du dépistage de la fragilisation. Étant donné l’ampleur des défis que représente la fragilisation pour le système de santé tel qu’il fonctionne présentement, un virage s’impose dans les politiques de santé et les efforts de planification : il nous faut intégrer le dépistage de la fragilisation dans tous les contextes de soins, offrir de nouvelles formations et définir de nouvelles qualifications pour les aidants et les professionnels de la santé, et adapter les modèles de financement.
L’adoption d’outils de dépistage fondés sur des données probantes et axés sur la réadaptation et le soutien social favorisera le changement dans la pratique des prestataires de soins de santé, et donnera lieu à l’amélioration du système dans son ensemble ainsi qu’à des modèles de financement des soins plus viables.